Cahier de Lucien Dodin père, page 23
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l'Alsace et la Lorraine - couvrant le nom du candidat - la parole d'un homme - très petit nombre d'exemplaires
Le docteur Dodin est élu!
Espérance du peuple vendredi 26 octobre 1888
(l'explication de l'usage du papier gommé)
Un mot sur l'élection de Challans
"Victoire ! Victoire!" Tel était le cri hurlé dimanche soir dans les rues de Challans, et aussitôt les drapeaux de flotter et les mauvais garnements de la ville, de roucouler les notes de la Marseillaise. Quel grand événement vient donc d'arriver ? La France a t-elle recouvré l'Alsace et la Lorraine ? Non, il s'agit d'une affaire bien plus importante à leurs yeux : Saluez votre nouveau conseiller municipal, Monsieur le docteur Dodin, aussi surpris peut-être que vous de se voir parmi ceux qui sont chargés de gérer les affaires de notre commune.
C'est fait, il est conseiller municipal. Lui, Monsieur Dodin, un des plus célèbres blacboulés du 6 mai; lui, si bien rossé par vous, dans cette fameuse élection; mais par quels moyens est-il parvenu à cet honneur ? Habitants de Challans, c'est votre droit de le connaître.
Vous vous êtes demandé à quoi servirait ce bulletin gommé qu'on a fait parvenir ? A quoi il a servi ? à tromper les bons électeurs qui ne savaient pas lire; c'était bien le bon bulletin qu'ils mettaient dans l'urne, mais avec ce morceau de billet couvrant le nom du candidat conservateur.
On ne saurait trop flétrir un procédé aussi déloyal.
Et cet homme qui a agi de la sorte est le même qui disait dans sa proclamation : « Vous me connaissez, et si je dédaigne les insultes et les mensonges de mes adversaires, j'ose espérer qu'ils ne réussiront pas à vous tromper. »
Est-ce tout ? Pas encore; car je tiens à vous éclairer complètement sur la loyauté de celui que vous avez choisi, je vous présente M. Dodin, condamné par M. Dodin lui-même.
Dimanche dernier, dans sa proclamation tirée à un très petit nombre d'exemplaires et distribuée à la dernière heure afin qu'on ne put pas y répondre, il blâmait les conseillers municipaux en ces termes : « C'est une distraction onéreuse pour les contribuables, et les petits papiers du percepteur devraient vous donner à réfléchir. Depuis huit années, avec cette façon de procéder, notre commune a été endettée de 125 mille francs. Chacun de vos 22 conseillers actuels vous coûte donc plus de 5,000 francs. »
Voici ce qu'affirme M. Dodin. Or c'est complètement faux; les conseillers municipaux conservateurs sont loin d'avoir endetté la commune d'une somme aussi considérable. Monsieur Dodin, vous savez parfaitement que cela n'est pas vrai, puisque vous avez signé avec vos amis une circulaire dans laquelle vous disiez le contraire : « Pourquoi inscrivez-vous (il parle toujours aux conseillers municipaux conservateurs) pour l'amélioration des chemins ruraux, seulement une somme de 1,000 francs ; nous vous connaissons en caisse plus de 30,000 francs, dont vous ne trouvez pas l'emploi. »
Vous prétendez que le Conseil municipal a endetté la commune; mais, si la commune doit supporter de lourdes charges, à qui le devra-t-elle, sinon à vous et à vos amis républicains ?
Grâce à vous, le préfet de la Vendée vient d'imposer d'office :
1° Une somme de 10,000 à 11,000 francs pour la restauration de l'école laïque de garçons.
2° Une somme de 50,000 francs pour la construction d'une nouvelle école laïque de garçons, complètement inutile puisque l'ancienne est restaurée.
3° Et de plus, on nous parle encore d'une somme de 12,000 à 15,000 francs que M. le Préfet imposera pour la construction d'une école de hameau à la Flocellière.
Challandais, voilà la vérité !
Lisez les circulaires du 6 mai et du 21 octobre, vous verrez que M. Dodin dit dans cette dernière le contraire de ce qu'il avait écrit dans l'autre.
Je vous le demande, quelle confiance pouvez-vous avoir dans la parole d'un homme qui, dans l'intervalle de six mois, se condamne lui-même d'une manière aussi flagrante, et qui ne craint pas, pour assurer le succès de son élection, d'avancer des faits d'une inexactitude aussi notoire.
Donc, il vous a trompés,
Oui, électeurs challandais, vous avez été dupés une fois, ce sera la dernière.
L'élection de dimanche ne nous décourage pas ; vous resterez quand même les électeurs religieux et conservateurs d'autrefois,
UN ÉLECTEUR CHALLANDAIS
22 octobre 1888,
L'Étoile de la Vendée dimanche 28 octobre 1888
CHALLANS
Le Conseil municipal de Challans compte maintenant un membre républicain : M. Dodin a été élu.
D'après l'Espérance du Peuple, de Nantes, cette élection serait entachée de fraudes et de supercherie : pour arriver à introduire un des leurs dans le Conseil, les républicains auraient eu recours au biseautage des bulletins gommés.
Voici les détails que l'Espérance publie sur ce scrutin : « On s'est servi des bulletins gommés pour tromper les électeurs qui ne savent pas lire; c'était bien le bon bulletin qu'ils mettaient dans l'urne, mais avec ce morceau de billet couvrant le nom du candidat conservateur. )
Et l'Espérance, s'adressant aux électeurs, continue en ces termes :
« Est-ce tout ? Pas encore; car je tiens à vous éclairer complètement sur la loyauté de celui que vous avez choisi, je vous présente M. Dodin, condamné par M. Dodin lui-même.
« Dimanche dernier, dans sa proclamation tirée à un très petit nombre d'exemplaires et distribuée à la dernière heure afin qu'on ne pût pas y répondre, il blâmait les conseillers municipaux en ces termes : « C'est une distraction onéreuse pour les contribuables, et les petits papiers du percepteur devraient vous donner à réfléchir. Depuis huit années, avec cette façon de procéder, notre commune a été endettée de 125 mille francs. Chacun de vos 22 conseillers actuels vous coûte donc plus de 5.000 francs. » Voici ce qu'affirme M. Dodin. Or c'est complètement faux; les conseillers municipaux conservateurs sont loin d'avoir endetté la commune d'une somme aussi considérable. Monsieur Dodin, vous savez parfaitement que cela n'est pas vrai, puisque vous avez signé le 6 mai une circulaire dans laquelle vous disiez le contraire : « Pourquoi inscrivez-vous (il parle toujours aux conseillers municipaux conservateurs) pour l'amélioration des chemins ruraux, seulement une somme de 1,000 fr.; nous vous connaissons en caisse plus de 30,000 fr. dont vous ne trouvez pas l'emploi. )
« Vous prétendez que le Conseil municipal a endetté la commune; mais, si la commune doit supporter de lourdes charges, à qui le devra-telle, sinon à vous et à vos amis républicains?
Grâce à vous, le préfet de la Vendée vient d'imposer d'office :
'''1° Une somme de 10,000 à 11,000 francs pour la restauration de l'école laïque de gar çons.'''
2° Une somme de 50,000 francs pour la construction d'une nouvelle école laïque de garçons, complètement inutile puisque l'ancienne est restaurée.
3° Et de plus, on nous parle encore d'une somme de 12,000 à 15,000 fr. que M. le Préfet imposera pour la construction d'une école de hameau à la Flocellière.
Voilà la vérité! « Lisez les circulaires du 6 mai et du 21 octobre, vous verrez que M. Dodin dit dans cette dernière le contraire de ce qu'il avait écrit dans l'autre.
Quelle confiance pouvez-vous avoir dans la parole d'un homme qui, dans l'intervalle de six mois, se contredit lui-même d'une manière aussi flagrante, et qui ne craint pas, pour assurer le succès de son élection, d'avancer des faits d'une inexactitude aussi notoire.
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