Cahier de Lucien Dodin père, page 22

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profondément religieuses - réponse des électeurs - élu par 563 voix - mensonges intéressés

Ensemble des fac-similé

Le docteur Dodin est élu!

Libéral 24 octobre 1888

A Challans Samedi dernier, le Publicateur insérait un appel adressé, par le comité électoral conservateur de Challans, aux électeurs de cette commune, et se terminant ainsi :

« Votre conduite passée, vos convictions profondément religieuses, le souci de votre dignité, celui de vos intérêts personnels et des intérêts généraux de la Commune, tous vous commande de venir en masse, le 21 octobre, voter pour un homme qui partage les idées et les sentiments de vos élus du 4 mai.

M. DELAIRE, négociant en cette ville, remplit pleinement cette condition,

Ses sentiments religieux et conservateurs sont connus de vous tous, et lui donnent droit de prendre place parmi les membres de notre Conseil municipal.

Nous vous engageons donc instamment à venir, Dimanche prochain, lui porter vos voix.

En votant pour M. DELAIRE, vous voterez pour la cause qu'il représente, et vous montrerez que cette noble cause peut toujours compter sur vous. Que personne ne manque à l'appel. »

Pour quelque chose de senti, voilà quelque chose de senti, n'est-il pas vrai! Les électeurs de Challans n'ont pas manqué de répondre à l'appel du Comité électoral conservateur, et voici quelle a été leur réponse:

MM. le docteur Dodin, rép. 563 voix élu

Delaire, conservateur. 454 voix

109 voix de majorité pour le candidat républicain ! Et cela quand il s'agit de la succession de M. de Baudry-d'Asson, après une campagne sérieuse de la part de la réaction, alors que le comité électoral conservateur a adressé aux électeurs le plus pressant des appels ! C'est à vous dégoûter d'être conservateur!

Sérieusement, croyez-vous que la triomphante élection de notre excellent ami le docteur Dodin, venant après celle de M. Guyard à la Garnache, n'ait pas une signification bien précise ? N'oublions pas que nous sommes en plein fief de M. de Baudry d'Asson et de M. Boux de Casson, en terre qui passe pour domaine clérical, et que, il n'y a pas longtemps encore, bien des gens n'envisageaient qu'avec un sourire d'incrédulité la perspective d'une campagne républicaine de ce côté de la Vendée.

Eh bien, la réponse des électeurs de Challans est topique et concluante. Ils se rient de l'hallali par terre que sonnait, récemment encore, M. de Baudry d'Asson : ils estiment que « le souci de leur dignité » aussi bien que celui « de leurs intérêts personnels et des intérêts généraux de leur commune » leur commande de ne plus voter pour les adversaires systématiques de nos institutions, et que les hommes comme le docteur Dodin doivent prendre place parmi les membres du Conseil municipal de leur ville.

Nous saluons avec plaisir ces progrès de l'idée républicaine dans ce coin du marais. Ils sont dus à la discipline, à l'entente, à l'action suivie et intelligente de nos amis de Challans et de la Garnache, et ils ne sont que l'augure de succès futurs plus considérables. Ils sont aussi, qu'on nous permette de le dire, la récompense de l'excellente politique de M. le Préfet, de son dévouement constant aux intérêts vendéens, et ils sont la preuve que M. Edmond Robert fait aimer la République dans notre beau département. Voilà, certes, la meilleure des réponses aux attaques ineptes d'une presse sans importance et sans scrupule! Vive la République !

Le Populaire jeudi 25 octobre 1888

VENDÉE Challans.. --L'élection de dimanche

M. Baudry d'Asson ayant donné sa démission de conseiller municipal de Challans, les électeurs de cette commune étaient appelés, dimanche, à pourvoir à son remplacement.

L'honorable docteur Dodin a été élu par 563 voix sur 1039 électeurs, contre 454 voix données à son concurrent, M. Delaire.

Nous enregistrons avec un vif plaisir cette victoire du parti républicain et nous félicitons les électeurs challandais de la revanche qu'ils viennent de prendre en envoyant au conseil un homme véritablement éclairé, défenseur ardent des idées đe progrès.

Le soir de l'élection, un enthousiasme indescriptible régnait dans la charmante petite ville.

Des réceptions ont eu lieu aux deux cercles républicains et un punch a été offert au nouvel élu, accueilli à son entrée dans la salle par les cris chaleureux de : « Vive la République! »

Lundi, la Lyre challandaise, sous la conduite de son directeur, M. A. Barrau, et de son chef, M. Normand, å donné une aubade au docteur Dodin.

Ce succès du candidat républicain a relevé le moral des électeurs du parti, et il est permis d'espérer qu'il donneront bientôt de nouvelles preuves de leur force.

Nous nous joignons aux Challandais pour adresser au très sympathique docteur Dodin nos plus sincères félicitations.

Le Bulletin de la Vendée samedi 27 octobre 1888

Election a Challans

Dimanche dernier une élection municipale avait lieu à Challans. Il s'agissait d'élire un Conseiller en remplacement de M. de Baudry d'Asson élu récemment à la Garnache. Le député vendéen ayant opté pour cette dernière commune ne pouvait plus être conseiller municipal à Challans.

Comme toujours nos adversaires politiques ; réactionnaires, nobles et fonctionnaires que la République devrait bien rendre à la vie privée, escomptaient la victoire et M. de Baudry d'Asson lui même, avait låncé,.... tayau ! tayau ! tayau ! - non pas sa meute, mais son manifeste. Il y faisait ses adieux et recommandait à ses amis, on pourrait dire à ses ouailles, le candidat de son cœur: M. Delaire.

C'était de l'air le plus naturel qu'il disait en terminant son manifeste:

« Que personne ne manque à l'appel. »

Si M. de Baudry d'Asson parle en maître, il ne parle guère en prophète.

M. le docteur Dodin, notre ami, le ferme républicain que l'on sait, a été élu avec une majorité de 100 voix sur son concurrent M. Delaire, présenté, patronné par M. Baudry d'Asson.

Aussi s'en est on fort réjoui à Challans où l'on a fêté cette victoire en offrant un punch au nouveau et sympathique conseiller républicain.

Bref, on a applaudi à cette idée du Conseil réactionnaire de Challans et de M. de Baudry d'Asson d'avoir voulu se donner Delaire.

Voila Delaire bien comprimé !

La Vendée Républicaine

LES ÉLECTIONS MUNICIPALES

Challans. - Dimanche dernier a eu lieu à Challans l'élection d'un conseiller en remplacement de M. Baudry-d'Asson, démissionnaire.

M. le docteur Dodin, républicain, a été élu par 563 voix contre 454, données à M. Delaire, candidat réactionnaire.

Soit une majorité de 109 voix obtenue par le candidat républicain, sans que la presse de notre parti ait fait la moindre propagande.

Cette victoire, venant après les élections de la Garnache où le parti républicain a remporté un si beau succès, est la preuve des progrès que nos idées font chaque jour dans cette partie de la Vendée où se concentrent désormais les efforts des réactionnaires.

Mais les habitants des villes comme ceux des campagnes ont enfin compris quels sont, des républicains ou des réactionnaires, ceux qui défendent leurs intérêts et peuvent leur offrir cette liberté et cette indépendance qu'ils n'avaient osé accepter jusqu'alors.

Entre des républicains de la valeur de MM. Guyard et Dodin, les nouveaux élus, et des réactionnaires aussi parfaitement nuls que M. Baudry-d'Asson et ses collègues de la Vendée à la Chambre et au Sénat, les électeurs ont enfin su apprécier qui de ces hommes peut leur rendre les meilleurs services.

Il existe à Challans et à la Garnache une majorité républicaine; nous sommes heureux de le constater aujourd'hui avec M. Baudry d'Asson.

Publicateur mercredi 24 octobre 1888

On nous écrit de Challans que le docteur Dodin a été élu conseiller municipal à 109 voix de majorité.

A la dernière heure les républicains ont distribué des circulaires auxquelles on n'a pas eu matériellement le temps de répondre.

Les conservateurs y étaient calomnieusement accusés d'avoir endetté la commune de 125.000 fr. depuis huit ans; (rien que cela ! ) mais un certain nombre d'électeurs s'y sont laissés prendre.

Quand un parti en est réduit à de semblables manœuvres c'est mauvais signe.

Sous un gouvernement honnête cette élection devrait être cassée. Mais aujourd'hui!.......

C'est une raison pour nos amis, leurs adversaires redoublant d'audace, de redoubler à leur tour de vigilance, de prévoyance et d'activité.

Tract du 15 novembre 1888

Challans, le 15 Novembre 1888.

A MESSIEURS LES ÉLECTEURS DE LA COMMUNE DE CHALLANS

Messieurs et Chers Concitoyens,

Il faut encore voter: c'est ennuyeux, mais il le faut, puisque MM. les Républicains de Challans semblent avoir juré de ne point vous laisser tranquilles.

Il s'agit de remplacer le regretté M. Louis BRITON, de la Mothe-Foucrand. Comme le conseiller défunt demeurait à la campagne, nous avons jugé convenable de lui donner pour successeur un de nos honorables fermiers.

Le candidat que nous proposons à vos suffrages est M. Pierre MASSONNEAU, du Pâtis, dont la famille et la personne sont très avantageusement connues de vous tous.

ÉLECTEURS,

Nous vous le présentons avec confiance, car nous espérons bien que si plusieurs d'entre vous ont été trompés le 21 octobre, ils se montreront plus vigilants le 18 novembre. Rappelez-vous la sagesse du proverbe: Si tu me trompes une fois, c'est de ta faute, mais si tu me trompes deux fois, c'est de la mienne.

ÉLECTEURS,

Défiez-vous des flatteries et des mensonges intéressés des Républicains ; ils vous en débiteront beaucoup.

Au mois d'octobre dernier, ne vous disait-on pas que "notre Commune, depuis 8 années, a été endettée de 125 mille francs et que chacun de vos conseillers vous coûte plus de cinq mille francs ?" (Circulaire de M. Dodin, du 4 octobre 1888.)

Mensonge! Mensonge!

L'auteur de ces deux graves accusations a été mis en demeure de prouver ce qu'il avait avancé. Il n'a pas pu, il ne pourra jamais le faire, parce que c'est absolument faux ; on le lui a démontré, le budget à la main.

Ah! sans doute, la commune serait endettée de 125 mille francs et plus encore si le Conseil n'avait pas eu le courage de résister aux prétentions de nos adversaires, lesquels veulent absolument bâtir des écoles inutiles et ruineuses. On ferait bien mieux de songer au Commerce et à l'Agriculture qui languissent partout par la faute des Républicains.

Non, le Conseil ne mérite pas le reproche que certains ambitieux lui adressent par intérêt. On devrait au contraire le féliciter de son esprit d'économie. Il n'y a pas en Vendée une seule grande commune qui soit moins imposée que la nôtre.

ÉLECTEURS,

Voilà la vérité, vous lui rendrez témoignage en votant, dimanche prochain, pour M. PIERRE MASSONNEAU, notre candidat.

Dans le but d'obtenir vos suffrages, nous n'emploierons, nous, ni la fraude du bulletin gommé, ni les menaces à l'égard des journaliers et des indigents, ni les promesses mensongères. Ce sont là des moyens réprouvés par les consciences honnêtes.

Vous connaissez vos élus du 6 mai dernier : ils rougiraient de vous tromper.

Quoiqu'on ait fixé l'ouverture du scrutin à neuf heures (vous devinez pourquoi ! ) vous viendrez plus nombreux que jamais remplir votre devoir d'électeurs catholiques et dévoués à tous les intérêts de la commune.

LE COMITÉ ÉLECTORAL CONSERVATEUR DE CHALLANS.

Nantes. Imp. Bourgeois, rue S-Clément, 57,

(note de jdd: "la fraude du bulletin gommé" fait allusion aux étiquettes collantes "Lucien Dodin")

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