Page suivante Page précédente Table des matières

3. Debian

Je viens (13 mars 1998) d'abandonner la slackware. Non pas qu'elle soit mauvaise en elle-même, mais celles qui sont livrées avec les livres que j'ai achetés sont assez mal fichues, avec des manques, j'en suis donc venu à douter de leur fiabilité. En même temps la revue Dream (j'aime bien!) a diffusé gratuitement la distribution debian. Cette distribution a bonne réputation et, diffusée par une revue, on peut espérer trouver chaque mois des choses intéressantes. Je vais donc vous entretenir de mon expérience à partir de la debian. Commencer à lire la première partie serait donc une bonne idée (faire ses premières expériences avec la slackware aussi).

3.1 Récupérer de la doc.

Outre les livres déjà cités, j'ai "aspiré" avec memoweb (sous windows, il y a le même sous Linux, mais je ne sais pas encore m'en servir) les quelques 7 Mo du site www.linux-france.com que je regrette de n'avoir pas découvert plus tôt. Mais si vous me lisez c'est peut-être sur ce site où l'on vient de m'offrir de la place. Le seul ennui de memoweb c'est que c'est la version demo qui ne prends pas tout et qu'il fonctionne sous dos !

Rappelez-vous - apprenez-le si vous commencez seulement à me lire - que ceci s'adresse d'abord à des gens qui sont encore sous dos/95/nt et qui veulent passez à Linux.

3.2 Préalable à l'installation

Dream est une revue sympa, mais les articles sont un peu "vite faits". Par exemple quand on vous explique comment installer la debian, on ne vous dit pas grand chose. Si vous avez une configuration récente, pas de problème, mais si vous avez un cd un peu vieux, que nib !

Si votre cd n'est pas un ide, il faut nécessairement créer avant tout une disquette de pilotes. L'image de cette disquette se trouve dans le répertoire \BO\Disks-i3\1997-05- (sous linux, il vous dévoilera son nom complet : disks-i386). Elle s'appelle drv1440.bin (ou 1220 si vous avez un lecteur 5"). Pour faire la disquette, lancez (sous dos) rawrite2, donnez-lui le nom de l'image puis celui du lecteur (a: ou b:).

Etiquetez soigneusement la disquette (par exemple : pilotes pour debian) et conservez-la précieusement. Elle vous servira pour les cd "proprietary interface".

3.3 Installer un Linux avec démarrage sur disquette.

Remarques

Installer la debian n'est pas une partie de plaisir et je déconseille ce sport aux tout débutants. Il y a pourtant quelques avantages significatifs. En particulier, inutile de créer des disquettes de démarrage, la mise en route se fait avec loadlin, directement à partir du CD (ce qui suppose, évidemment, que vous ayez démarré à partir du dos avec un accès au cd, une disquette bien faite suffit).

La principale difficulté est le grand nombre de messages d'erreur qui passent si vite à l'affichage qu'ils sont impossible à lire. Certains sont normaux et sans importance (ils signalent simplement que vous ne possédez pas certains périphériques), d'autres sont essentiels et font avorter l'installation. faire alt Fx pour chercher sur quelle console ils sont affichés est une aide précieuse. Savoir que majuscule page haute affiche ce qui a disparu de l'écran.

Je dois refaire l'installation sur un autre poste, j'en profiterai pour prendre des notes. Faute de les avoir notés au passage, j'ai du mal à vous donner une liste des messages, qui doit cependant varier avec les configurations. Par exemple, je n'ai que des disques IDE, du coup l'installation s'indigne de ne pas pouvoir installer /dev/sda, ce qui est bien normal puisque c'est un disque SCSI.

Le programme d'installation alterne sans arrêt entre des écrans en couleur avec une belle mise en page (en mode texte) et des écrans monochromes à défilement (comme celui du dos ordinaire). J'ai eu en particulier des problèmes pour indiquer au programme à partir de quels répertoires du cd il doit faire l'installation. Mes premiers essais ont été ratés, mais je ne m'en suis appercu que bien plus tard au moment de créer une disquette de boot, création impossible du fait des erreurs.

Ce cd de debian vient du numéro 46 de Dream et le journal décrit l'installation. Mais cette description est faite en dépit du bon sens et a probablement été écrite avant la fabrication du cd (c'est presque toujours ainsi que cela se passe, pour des questions de délais). Du coup elle comporte des erreurs.

allez-y

Quand debian vous demande si la distribution est standard et quelle est la racine, il faut répondre non (au fait toute l'installation est en anglais), je crois qu'il suffit de faire entrée.

Debian vous demande ensuite la liste des répertoires. Le seul qui existe est stable/binary, répondre none aux autres questions. J'ai eu un problème la première fois, je ne sais pas si il faut ou non taper un / en tête du chemin, sans doute pas.

Vous voyez un message d'erreur assez compliqué qui vous annonce avoir trouvé deux répertoires. Ca devrait être bon.

Au hasard, j'ai noté que mon cd mitsumi est monté à partir de /dev/mcd, qu'il faut installer le système de fichier vfat si on veut monter une partition windows 95.

Dselect

Vous arrivez dans l'écran de dselect.

Ce programme est puissant, mais passablement "chiant" pour deux raisons : ses commandes ne sont pas intuitives (au moins pour un utilisateur de dos), le fichier d'aide est en anglais et je n'ai pas trouvé le moyen d'abréger le parcours des quelques 900 (980!) paquetages fournis.

En fait on retrouve cette disposition sur la SuSE, mais avec quelques astuces de simplification. Elle est bien adaptée dès que vous avez dépasé le niveau de débutant.

Je vous conseille vivement de commencer par vous faire un résumé des commandes sur papier - je le ferais plus tard si j'ai le temps (comme j'ai abandonné la debian, n'y comptez pas trop...).

Ensuite vous allez choisir le media source (l'endroit où sont les paquetages), ce qui à ce stade doit être facile, puis faire lire la liste des paquetages. Il y en a donc plus de 900, ca doit prendre un certain temps. Si l'opération se fait instantanément c'est que la source n'est pas bonne, il faut recommencer.

Deux conseils, à ce niveau. Si vous en êtes arrivés là, votre cd est sans doute déjà monté. Il est donc recommandé de choisir l'option "répertoire déjà monté". Le nom de ce répertoire est /instmnt.

Ensuite, vous avez sans doute envie de voir ces 980 paquetages. Résistez à cette envie. passez directement à la liste d'installation, la configuration par défaut est déjà choisie. Dans le cas contraire :

Vous êtes alors confronté à la liste des paquetages. Elle n'est pas si mal faites, mais il y a UNE liste de 900 paquetages. Même s'ils sont classés par catégories, il faut faire défiler la liste pour trouver les catégories. Prévoyez une heure à chaque fois. Au premier coup, NE FAITES RIEN sauf entrée, pour accepter les valeurs par défaut. Et via...

Si un écran de "résolution des dépendances" se présente, ne touchez à rien et faites entrée.

Après l'installation, il y a des choses qui ne vont pas et il reste un message d'erreur. Apparemment il faut exécuter dselect plusieurs fois (jusqu'à 4 fois, ais-je vu quelque part). Je ne sais pas pourquoi. Chez moi, il me répond toujours que AT n'est pas bien installé et aussi qu'un autre programme demande un outil qui n'est pas présent. Pour l'instant l'essentiel marche, touchons du bois.

Il faut éventuellement modifier le fichier /etc/fstab qui contient les partitions à monter au démarrage. Le fichier man est bien fait, consultez-le. Prenez votre temps!

Au fait. On n'a pas non plus les accents, voir plus loin la solution de G. Aznar qui marche.

Bien sur, quand linux vous demande comment configurer lilo, répondez toujours : démarrage sur disquette. Il faut absolument procéder ainsi, même si plus tard d'autres solutions sont envisageables.

3.4 Réparer une erreur

J'ai voulu récupérer les fichiers .inputrc et .emacs sur une disquette où je les avais sauvegardés. Je sais maintenant monter une disquette, après avoir correctement configuré le fichier /etc/fstab.

Première déconvenue, ma disquette devait être formatée dos car les fichiers avaient la forme initrc~1. Mais bon, cp m'a permis de faire le travail et j'ai fait logout pour essayer.

Catastrophe! pour une raison que je n'ai pas élucidée (défaut sur la disquette ou erreur de copie) je me suis retrouvé avec un fichier .initrc contenant... le contenu de .emacs. Horreur! le e ne marchait plus, le m non plus, le l donnait une série de caractères...

Evidemment j'étais root ! Complètement bloqué, impossible de faire rm (pas de m), même impossible de faire ls (pas de l), du coup pas d'accès à vi ni à emacs!

Le redémarrage avec la disquette n'a rien donné : ou bien il me renvoie à root, ou bien il refuse de monter /dev/hda4. J'ai résolu le problème en relancant dos, puis le boot linux du cd et après la configuration minimale j'ai trouvé en bas d'un menu une option "shell" qui m'a redonné la main. En QWERTY, mais la main. J'ai donc effacé .inputrc, réinitialisé et retapé les meta choses à la main, tout est maintenant nickel.

3.5 Configurer Linux pour qu'il démarre à partir de sa propre partition.

Vous entrez dans une zone dangereuse. Préparez vous à réinstaller tout votre disque en cas d'erreur... Ne vous pressez pas. Si vous ne comprenez pas, renoncez ! Cette méthode n'est réellement indispensable que si vous n'avez que linux sur votre disque, dans ce cas elle est sans danger.

Il faut absolument éviter de faire cette installation dans le logiciel utilisé pour la première installation. Il est ambigu. Par contre, une fois sous linux, vous avez à votre disposition un logiciel tout simple appelé liloconf qui marche tout seul.

Il vous propose en premiére option d'installer lilo sur le secteur principal de la partition linux. C'est justement ce que nous voulons faire. Répondez donc yes (entrée suffit). Pour la suite, suivez les instructions (en anglais...). Il va vous demander si vous voulez démarrer avec linux par défaut. Dans mon cas la réponse correcte était no, je démarre sous dos ou avec le boot manager de windows NT (trop compliqué pour que je l'explique ici, pour un résultat d'importance très secondaire).

J'ai cru comprendre que sous certaines conditions, si lilo démarre le disque, on peut choisir le numéro de la partition à démarrer. Si c'est bien ca, c'est peut-être très commode. Attention, vous serez sans doute avec le clavier qwerty, les chiffres sont au même endroit, mais en minuscule. Je ne sais pas si le clavier numérique fonctionne ici. Il faut bien vous laisser un peu de travail.

3.6 Monter mes répertoires ms-dos dans Linux.

(suite) Les répertoires à monter au démarrage se trouvent indiqués dans /etc/fstab, il y a un man fstab raisonablement clair. L'utilisation de ce fichier de configuration est très simple (chez moi je l'ai trouvé avec des commentaires inclus qui simplifiaient bien la tache). En particulier, il simplifie grandement le montage des lecteurs.

Comme dit précédemment, pour pouvoir accéder à un disque il faut le "monter". La syntaxe de la commande mount est assez complexe, mais elle est très intelligente.

Dans fstab, vous allez mettre une ligne pour chaque lecteur que vous pouvez avoir à monter un jour, en prévoyant un répertoire de montage au nom évocateur (cdrom, zip...). Il suffit alors de taper "mount zip" pour que tout se passe nickel. Notez au passage que linux reconnait le zip impeccablement, il va jusqu'à bloquer la zippette pour empécher son éjection et à l'éjecter automatiquement quand on démonte (umount /zip). Bien sur il faut avoir installé le pilote. Je l'ai trouvé par hasard en lisant la liste des packages dans dselect (ppa).

3.7 Midnight Commander

Je n'ai jamais été un fan des "shell" à la mode PCTOOLS ou NORTON, en dehors de tâches administratives précises. Mais c'est quand même parfois commode, c'est pourquoi j'ai installé Midnight Commander (mc).

C'est en particulier très commode pour lire les fichiers de configuration (encore qu'il vous renvoie sous vi) ou pour copier des fichiers entre deux répertoires. Aussi pour nettoyer un répertoire encombré, on peut lire les fichiers et les effacer au besoin sans erreur.

3.8 Utiliser vi

Le vi qui a été installé par la debian a une caractéristique que n'avait pas celui de la slackware, et qui me gène beaucoup : il repasse tout seul en mode commande quand on utilise les flèches du curseur. Du coup on ne sait plus si on est en mode commande ou saisie.

Ca doit pouvoir se configurer, mais je ne sais pas encore comment. J'ai quand même fini par remarquer qu'il n'y a jamais vi dans les distributions, mais des "clones" améliorés, en général vim.

3.9 Jouer avec Xfree

Bien sur, j'ai installé Xfree. Je maitrise maintenant sans problème la configuration du moniteur avec les lignes MODELINE. Du coup X démarre sans problème avec une définition correcte et des caractères lisibles.

Enfin lisibles... J'ai l'habitude de travailler sur un 17" en 1280x1024, ce qui fait des caractères de moins de deux millimètres sur l'écran. C'est petit, mais lisible. Ajoutons que j'utilise des lunettes (et oui, je suis binoclar) et que depuis que j'ai passé 50 ans, entre la miopie et la presbitie je me suis fait faire une paire de lunettes spéciale pour l'ordinateur, avec une vision réglée à 60 cm. Avec, je peux sans problème me déplacer dans la maison (c'est un peu flou, mais ce n'est pas grave) et je travaille sur écran à l'aise.

Interdit en voiture!

Par contre je suis encore à la recherche d'exécutables. J'ai installé plusieurs programmes pour Xfree, mais je ne sais pas comment les lancer. J'ai juste une fenêtre xterm, mais je ne sais pas où ils sont, ni même le nom de leur exécutable.

Après plusieurs essais de windows manager, je suis revenuà fvwm95. Reste à trouver où sont les menus. Décidément, Linux se fait désirer.

3.10 Fin

Cette version de la debian était trop incomplète pour moi, je me suis donc décidé à passer à une distribution commerciale... la Red Hat.


Page suivante Page précédente Table des matières