Cahier de Lucien Dodin père, page 09

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Maladie de Victor Hugo - soirée musicale - Maraîchine - mignonnes fillettes

Ensemble des fac-similé

Maladie de Victor Hugo

(Cette page est un peu particulière car, sans doute par hasard, on y trouve au verso de certaine articles des notes sur la maladie de Victor Hugo qui devait décéder le 22 mai 1885.)

Nouvelles générales

Victor Hugo est au plus mal. Atteint d'une congestion pulmonaire, que le grand âge du célèbre poète rend redoutable, depuis jeudi le mal n'a fait qu'empirer. Les médecins semblent avoir perdu tout espoir. - D'après l'opinion de M. Vulpian, le malade ne succomberait pas cependant à la congestion pulmonaire, mais il s'éteindrait lentement.

Les visiteurs affluent dans la maison; la tristesse est peinte sur tous les visages. Victor Hugo est dans sa quatre-vingt quatrième année. Nous craignons d'avoir bientôt à enregistrer une catastrophe (...).

En dehors de cela, il n'y est question que d'articles sur "la Salle de l'Avenir" qui avait grande importance à Challans à ce moment là.

Affiche de la réunion du 17 mai 1885

SALLE DE L'AVENIR

SOIRÉE MUSICALE

DU DIMANCHE 17 MAI 1885

L'Entraînant, allegro militaire, exécuté par la Fanfare..... D. SIMON.
La Mouche, monologue, par M. Simonean................ GUIARD.
Vougrrri de Charabia, scène comique, par M. Bienvenu.. JOUFFROY.

LA CHAMBRE A DEUX LITS
Vaudeville en un acte, de VARIN et LEFÉVRE.

Isidore Pincemain,Etienne Eperlan,Un garçon d’hôtel,
BLED.SIMONEAL.A. RIGOLAGE.

La Dives, fantaisie exécutée par la Fanfare...... SAUVAGNIAC.

DU ROLE DE L'ART EN PROVINCE
Conférence faite par M. CHAMPURY.

La Robe, poésie par M. A. Barrau.......... MANUEL.
La Question des Nez, scène comique, par M. Bienvenu... CHAUTAGNE.

DEUX PROFONDS SCÉLÉRATS
pochade en un acte, de VARIN et LABICHE.

Poncastor,Frétillard.Farouchon,
LUNEAU.CHUSSEAU.A. RIGOLAGE.

La Challandaise, polka exécutée par la Fanfare.......... ACKERMANN.

Une quête sera faite au profit de la fanfare.

Imp. re Camille Mellinet. – L. Mellinet et Cie, sucrs.

Le Libéral de la Vendée dimanche 24 mai 1885

VILLE DE CHALLANS

Soirée musicale du dimanche 17 mai 1885

Grande fête dimanche dernier à Challans (Vendée). Il s'agissait de l'inauguration d'une salle destinée à des emplois multiples. La Salle de l'Avenir, titre qui promet, servira, en effet, à des représentations théâtrales, à des conférences, voire même à des soirées dansantes ; les challandais et surtout les challandaises ne s'en plaindront certes point!

La petite ville de Challans avait jusqu'à ce jour la réputation de n'être pas tout-à-fait sympathique aux idées tant soi peu.... républicaines. Nous avons eu le plaisir de constater qu'elle vaut mieux que sa réputation et qu'elle saura désormais le crier bien haut.

Il faudrait, pour faire un compte-rendu exact de cette belle manifestation, accaparer toutes les colonnes du Libéral, ce qui est malheureusement impossible. Nous serons donc bref autant que possible.

La fête a commencé par la remise d'une bannière à la Société musicale, La Lyre Challandaise conduite par son sympathique chef, M. Normand. Cette fanfare naissante, puisque sa formation date de cinq mois seulement, est déjà arrivée à d'excellents résultats et il est certain qu'avant peu elle n'aura rien à envier à ses sœurs aînées de province.

La remise de la bannière s'est effectuée à la Coursaudière chez M. Batuaud qui avait ouvert toutes grandes les portes de sa magnifique propriété. Aussi y avait-il une affluence considérable de challandais : la partie féminine n'était pas le moindre attrait et, de tous côtés, émergeant des verts bosquets, apparaissaient de sémillantes maraîchines, radieuses sous leur petit bonnet plissé, tout petit bouquet charmant dont il semble qu'un léger souffle... pardon ! je m'éloigne du sujet sans penser que je n'ai pas tout le Libéral à ma disposition.

M. Normand reçut des mains de Madame Batuaud, présidente de l'ouvroir laïque, la superbe bannière aux couleurs nationales, frangées d'or. De chaleureux applaudissements ont témoigné du contentement général, et ce drapeau, désormais cher à la Lyre Challandaise a reçu le baptême à l'aide d'un credo particulier qui s'appelle la Marseillaise.

On a vivement regretté l'absence de M. le Sous-Préfet des Sables qui devait assister à cette solennité et qui, au dernier moment, a été retenu par une fête locale.

Nous remercions tout particulièrement mesdames et messieurs Batuaud pour la réception toute cordiale qu'il nous ont faite à la Coursaudière.

Chemin faisant la Lyre Challandaise a exécuté plusieurs morceaux de son répertoire et... parlons bas si vous le voulez bien, n'a pas hésité, la brave, en dépit de certains bruits qui couraient, murmures malveillants, sans doute, et d'après lesquels jouer sur une place de Challans est un délit, n'a pas hésité, disons-nous, à mériter la corde en lançant aux échos, pour une nouvelle fois, les vibrations patriotiques du chant national.

Mais il faut bien manger ! Après s'être donne rendez-vous pour le soir dans la Salle de l'avenir, on songea Là ce point important. Un dîner intime et par cela même charmant attendait les membres de la presse. Y étaient présents : MM. Normand, chef de la Lyre Challandaise; Aug. Barrau, le poète que nous connaissons et l'un des organisa Purs de la fête; Champury, rédacteur au Phare de la Loire ; A. Moreau, de l'Echo de la Vendée ; Ed. Roger, du Populaire et du Nantes-Moderne; Albert Alban, du Nantes Moderne.

Mais arrivons à la soirée musicale.

La Salle de l'Avenir est parfaitement aménagée. La scène est fort jolie et sera embellie encore lorsque des décorations projetées auront remplacé celles qui ne sont que provisoires. Les troupes de passage n'auront certainement pas à hésiter et trouveront là tout ce qu'il faut pour une bonne interprétation.

Dès huit heures 1/4, la salle était complètement garnie par 500 personnes environ ; beaucoup de retardataires ont du rester dehors... ou rentrer chez eux, désappointés.

M. Dodin, docteur-médecin de Challans et organisateur fit le discours de présentation. Il analyse l'œuvre du comité d'organisation et relate les obstacles qu'il a fallu franchir pour arriver à ces magnifiques résultats qui s'appellent : la Société de Secours mutuels - la Société de propagande des Ecoles laïques - la Bibliothéque populaire - la Lyre Challandaise - la Salle de l'Avenir.

Et sait-on comment le docteur Dodin croit que les factieux appelleront ce récipient d'organisation ? (pardon je suis entraîné par la synonymie) oh! un nom brûlant: marmite infernale Eh! bien soit, dit-il, cette marmite dans laquelle nous devrions pêle-mêle goûter les avant joies de l'Enfer, servira à continuer la série des bonnes choses que nous venons d'énumérer. Il compte pour cela sur le concours dévoué de tous. Des applaudissements chaleureux lui montrent que ses désirs sont compris et qu'il est en droit d'espérer de nouvelles réalisations.

Le docteur Dodin termine son discours en présentant à l'auditoire, M. Champury, à qui l'on doit l'organisation des conférences de la bibliothèque populaire de Nantes, et qui fera tout à l'heure une conférence.

Nous n'avons plus maintenant qu'à suivre l'ordre du programme.

1° L'Entraînant, allegro militaire parfaitement exécuté par la fanfare. A ce moment une charmante fillette de cinq ans, Mlle Marte Louise Augis offre un bouquet à ce M. Normand, chef de la Lyre challandaise ; 2° La Mouche, monologue bien dit par M. Simoneau : 3° Yougrri de Charabia, scène comique fort bien interprétée par M. Bienvenu, qui est en bonne voie et promet de devenir excellent.

La chambre à deux lits, le désopilant vaudeville de Varin et Lefèvre. Messieurs Bled, Simoneau et Rigolage s'en sont tirés à merveille. Les éclats de rire et les applaudissements de l'auditoire n'ont point manqué; c'eut été un véritable triomphe si, à la scène du duel, les adversaires s'étaient emparés des vases... nocturnes semblant placés la tout exprès... Après tout... les charmantes maraîchines auraient pu être un peu scandalisées... Bast ! Isidore Pincemain et Etienne Eperlan n'avaient-ils pas déjà montré leur... caleçon.

5° La Dives, fantaisie très bien exécutée par la fanfare.

Du rôle de l'art en province, conférence. Nous nous permettons de nous étendre davantage sur cet article du programme, en égard à son importance. Monsieur Champury, l'éminent conférencier, peut-être le seul de notre région qui mette autant d'empressement à prêter son concours dans les circonstances de ce genre, nous a tenu sous le charme de sa parole facile.

L'art a dit le conférencier est né avec l'homme. Le sauvage a commencé par se tatouer sur tout le corps puis s'est peinturé à l'aide des couleurs en nombre restreint qu'il possédait. C'est ainsi que la peinture a pris naissance. Il a ensuite fabriqué des images grossières des dieux qu'il a taillés et ces dieux sont devenus le premier mot de la sculpture. Puis encore, pour s'abriter et se garantir de l'intempérie des saisons et de la cruauté des bêtes féroce, il s'est fait un asile, simple,il est vrai, mais qui n'en a pas moins été le début de l'architecture.

Avec le temps tout cela s'est perfectionné, c'est évident.

L'habile conférencier, après avoir passé en revue ces perfectionnements et nous avoir initié aux merveilles des pays qu'il a visités, s'écrie :

1. "Nous devons à la république les plus belles conceptions de ces arts divers" et il nous le démontre d'une manière irréfutable qu'il serait trop long d'expliquer ici !

Est ce la noblesse qui peut laisser aux intelligences hardies la liberté d'action qui leur est nécessaire ? Non ! Elle ne sait faire de ces travailleurs que des valets auxquels elle dit : "T m'encenseras, moi, et tu feras abnégation, de tout ce qui bat en toit de contraire à nos désirs, Je te paierai, tu travailleras à ma gloire, tu rendras mon souvenir impérissable au risque de n'être pas d'accord avec ta conscience; tu es un esclave !"

La République, au contraire, dit à l'artiste : « Va, ouvre tes ailes, fixe à jamais ici bas tout ce qui est beau, tout ce qui est grand, tout ce qui est généreux. »

Il faut que partout, dans les moindres coins de la France, on sache profiter de cette liberté d'action. Monsieur Champury, cite comme exemple, un de ses amis, Monsieur Groult qui, dans le département du Calvados, a fondé les musées cantonaux. Il est facile d'établir de tels musées Il suffit d'une salle quelconque et de la bonne volonté de chacun. On apporterait là des objets qui souvent embarrassent chez soi. Qui, donnerait un objet relatif à la contrée, qui un livre, qui un tableau etc. etc. On arriverait ainsi à posséder dans un temps relativement assez court, des collections qui se grossiraient d'année en année et finiraient un jour par former de véritables collections. Il soumet cette idée au jugement des challandais.

Le conférencier a ensuite passé en revue les choses merveilleuses de l'art, depuis les Pyramides et les Sphynx géants de lEgypte : les temples de la Grèce ; lApollon du Belvédère et la Vénus de Milo jusqu'aux splendeurs de la peinture de la sculpture et de l'architecture moderne, en Italie, en Suisse, en Allemagne, en France etc. etc.

Il termine en disant que la République qu'on voudrait détruire dans bien des endroits encore ne saurait aujourd'hui tomber. Elle est forte et ne se laissera point terrasser.

L'orateur est vivement félicité et applaudi, et certes ses paroles donneront beaucoup à réfléchir à ceux qui les ont écoutées attentivement.

Nous avons omis de dire qu'il a été offert un bouquet à M. Champury, présenté par une seconde petite fillette mignonne de cinq ans et qui a nom Mlle Louise Gaby.

7° La robe, cette admirable page de Manuel, a été fort bien interprétée par M. Aug. Barraud.

8° La question des nez, scène comique très bien rendue par M. Bienvenu qui, de nouveau, soulève les rires francs de l'auditoire.

9° Deux profonds scélérats, pochade en un acte de Varin et Labiche. Interprétée d'une façon fort satisfaisante par MM. Luneau Chusseau et A. Rigolage,

10° La Challandaise, polka exécutée par la fanfare.

Une quête faite au profit de la fanfare et dont les quêteuses et quêteurs étaient Mesdames Garet et Cantin et Messieurs Charles Batuaud et Emile Cantin, a produit 263 fr. 40, magnifique résultat et véritable encouragement.

A minuit, comme dit une chanson, les uns rentrèrent avec leurs femmes et les autres tout seuls. Il en est qui restèrent afin de ne rien perdre d'un punch gigantesque dont la flamme fit plaisir à voir, et le résidu de la combustion, plaisir à boire. Nous sommes obligé d'empoigner là les organisateurs de cette jolie fête. Pourquoi à la fin de la soirée n'avoir pas fait un petit cotillon ; une petite sauterie qui eut rempli d'aise et jeunes gens et jeunes files ?

On dansa cependant un peu, mais il faut se figurer une armée de danseurs pour trois cavalières seulement, mais qui avaient le diable au corps. Nous ne nous en plaignons point car nous avons pu ainsi voir pour la première fois la danse du pays : la Maraîchine. C'est ça qui vous remue la Maraîchine ? C'est gracieux en même temps qu'effréné. C'est bien aussi un peu... comment dirais-je ?... Figurez-vous la cavalière, à certains moments soulevée de terre par son cavalier qui passe ses deux bras autour de la taille féminine et qui semble chercher pour cette... mesure chorégraphique deux points d'appui quelque peu glissants eu égard à la rondeur... maraîchine.

Il fallut en toute hâte regagner l'hôtel ; il était tard ou plutôt matin. Le sommeil fut de peu de durée car, en véritables amateurs des curiosités de la nature, nous ne devions point quitter Challans, sans faire un pèlerinage à Pierre Levée. Pierre Levée est un superbe menhir, placé dans des conditions exceptionnelles, au milieu d'un bois de sapins ou il doit faire bon rêver par les soirs de clair de lune, alors que dans les feuilles se font entendre le murmure mystérieux du zéphyr et le chant harmonieux du rossignol.

On parlera longtemps de cette jolie fête challandaise, et nous sommes heureux de constater les progrès que fait cette contrée. Nous faisons des veux pour que les efforts des vaillants organisateurs de semblables manifestations, soient couronnés d'un succès croissant et durable. Les challandais ont tout intérêt d'ailleurs à jeter au panier les vieux préjugés, Ils sont en bonne voie.

Nous espérons qu'ils seront bientôt débarrassés de tout ce qui est contraire à la forme du gouvernement que nous possédons et qui a nom la République. - Que les challandais se le disent !

Il est difficile de contenter tout le monde et... surtout les journalistes. C'est pourquoi un confrère que je ne nommerai point, me manifesta, dans le train, son mécontentement.

- Vrai je ne suis pas content, non, pas content du tout.
- Pourquoi donc ! lui dis-je surpris.
-- Tout simplement parce que je n'ai pu voir de mes yeux, de mes propres yeux, une coutume que je m'étais cependant promis de bien observer.
- Mais enfin, qu'est ce ?
-Eh parbleu ! Le Maraîchinage !
Lascif, ya !!

Clovis Mignot.

L'Écho de la Vendée samedi 23 mai 1885

Fête de Challans.

Dimanche dernier a eu lieu à Challans une très jolie fête qui a pleinement réussi.

La Fanfare républicaine « Lyre Challandaise », de toute récente formation, donnait son premier Concert à l'occasion de l'inauguration de la Salle de l'Avenir, appelée, croyons nous, à rendre de véritables services à la population comme salle de spectacles, de conférences, de réunions, de bals, etc., etc.

A 4 heures de l'après-midi, une magnifique bannière tricolore a été remise à la Fanfare par une dame fort charitable de la Coursaudière, Mme Batuaud, présidente de l'ouvroir laïque de Challans, et membre de plusieurs sociétés de bienfaisance.

A 8 heures, inauguration de la salle. On s'était rendu en foule à l'invitation et le local s'est malheureusement trouvé trop étroit pour contenir tous les invités.

Le programme de cette soirée musicale était des mieux composé. Indépendamment des trois morceaux l'Entraînant, la Dives, la Challandaise, brillamment enlevés par la Fanfare, sous l'habile direction de M. Normand, nous avons entendu plusieurs amateurs qui ont rempli leur rôle très consciencieusement et tout à fait à leur avantage.

Dans un discours charmant, M. le docteur Dodin a rappelé les auvres toutes philanthropiques créées à Challans par le Comité républicain : Société de secours mutuels, Société de propagande des écoles laïques, Bibliothèque populaire, etc. Ce discours a été fort goûté et l'orateur s'est retiré salué par les applaudissements unanimes de tous les assistants.

L'un des principaux attraits du Concert était la présence de M. Champury, le spirituel rédacteur au Phare de la Loire qui, dans une Conférence, digne de tous les éloges, sur le Rôle de l'Art en province, a vivement intéressé son auditoire.

M. Champury a démontré à tous que toujours un artiste a besoin d'être complètement indépendant et entièrement libre pour arriver à la perfection. Or, quel gouvernement est plus profitable à l'Art que la République ? Athènes, Píse, Florence, Gênes, Venise, les Flandres n'ont produit tant de chefs-d'œuvres inimitables que parce qu'elles étaient des Républiques.

Sous le régime actuel, pas de flatterie, pas de bassesse, comme sous un gouvernement personnel. Le sculpteur, le peintre, s'inspirent des héros de la mythologie, des grands faits de l'histoire ou des splendeurs sans nombre de la nature et, donnant libre essor à leur génie enfantent ces sujets si grandioses et si merveilleux comme fini et comme magnificence!

En province, l’Art fait tous les jours des progrès N'en a-t'on pas des exemples frappants dans les œuvres d'initiative privée entreprises par l'Angleterre avec ses musées ambulants, par la Suisse avec ses expositions roulantes toujours si différentes ! Et en France, où les musées cantonaux fondés il y a quelques années par M. Groult, de Lisieux, les conférences publiques, les fêtes cantonales, ne sont-ce pas là des innovations de l'Art?

Combien les petites localités gagneraient en agréments si tous ces excellents exemples étaient suivis! Combien les connaissances de chacun s'étendraient d'une manière plus rapide et surtout plus solide ! Au lieu de ne s'en tenir qu'à l'instruction par la lecture que ne s'instruit-on aussi de visu ?

L'orateur espère que toutes ces magnifiques innovations ne se borneront pas aux seules localités qui les ont vues paître, et que partout en France, l'Art progressant tous les jours, chaque ville, chaque commune, aura bientôt son musée où chacun pourra venir puiser à volonté les renseignements et les éclaircissements dont il aura besoin.

De nombreux bravos, de chaleureux applaudissements ont fréquemment interrompu cette magnifique causerie.

Nous pensons que la population challandaise a reconnu tout l'intérêt que l'on peut retirer des excellents conseils donnés par l'éminent conférencier et que, sans plus tarder, elle va les mettre à exécution.

Deux superbes bouquets ont été offerts, au nom du Comité républicain, l'un à l'excellent chef de la Fanfare, et l'autre à M. Champury, par deux mignonnes fillettes de cinq ans.

M. Auguste Barrau, l'auteur si connu des Fleurs d'Enfer, a débité d'une façon fort touchante et très naturelle cette grande scène dramatique La Robe, du poète Manuel, où le vêtement de la petite morte vient ramener le calme et l'accord au sein d'un ménage au moment où tout va être à jamais rompu entre les deux époux.

Nous ne pouvons qu'adresser nos sincères compliments à tous les interprètes des scènes comiques, et en particulier à M. Simoneau qui a bien dit La Mouche de Guiard, et à M. Bienvenu très désopilant et très bon dans La Question des Nez de Chautagne. En génénéral, cependant, un peu trop de rapidité dans la diction.

Après la conférence de M. Champury, une quête a été faite par Mmes Garet et Cantin, et MM. Batuaud et Cantin, au bénéfice de la Fanfare. Cette quête très fructueuse a produit 258 francs 40 c.

Nos meilleures félicitations aux organisateurs de cette Soirée dont le souvenir restera longtemps présent à la mémoire des invités.

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