Fabriqué par A1saphot, nous en avons vendu 2.000 exemplaires, alors est survenue la grande mode de la photographie en couleur qui a prononcé la condamnation du format 6x9 au bénéfice du 24x36.
Un dessin ci-dessous explique le procédé. Deux miroirs replient le faisceau lumineux d'un appareil photographique entre l'objet et la pellicule, ce qui réduit énormément l'encombrement de l'appareil. Un soufflet pliant de-vient inutile.
L'idée était né de l'observation suivante. Dans la pratique des sports comme le nautisme, les appareils 6 x 9 sont inutilisables à cause de la fragilité du soufflet. Mais nous escomptions une perte dans la finesse des images. Notre surprise fut grande quand il nous fallut bien constater, dès les premiers essais, que la finesse était au contraire beaucoup plus grande au point que les épreuves en étaient toute ensoleillées; cela étonna le fabricant des objectifs tout autant que nous. Il n'avait jamais même rêvé que ses objectifs puissent être aussi bons.
Je trouvai difficilement l'explication. L'obturateur, placé très en avant de la pellicule, ébranle les appareils de l'ancien modèle et l'image est "tremblée". Dans le cyclope, au contraire, l'obturateur est très près du centre de gravité et il n'y a aucun ébranlement sensible. Qu'on me comprenne bien: seul un ébranlement capable de faire pivoter l'appareil détermine un flou, un déplacement perpendiculaire à l'axe optique ne peut avoir aucune importance pourvu qu'il ne soit pas gigantesque.
Notre crainte d'une perte de netteté a cause des miroirs était sans objet; des miroirs polis optiquement ne peuvent introduire aucun défaut optique, même un peu de poussière ne nuit guère ou même pas du tout. En fait il n'y en a guère sur ces miroirs enfermés dans le boîtier. Enfin le fait est là, les images ont été excellentes et continuent d'être excellentes avec cet appareil que je n'ai jamais cessé d'employer depuis quinze ans.
On revient maintenant au format 6 x 9, pour de nombreux usages, si le cyclope est bien oublié, peut-être y reviendra-t-on.