Ma maison à Canet Plage

J'ai habité Canet Plage (aujourd'hui "Canet en Roussillon", ca fait plus chic) depuis l'été 1947 (environ) jusqu'à l'été 1954 (environ), donc entre 18 mois et 8 ans.

Les débuts

Mes parents trouvaient le climat des alentours de Nantes trop humide à leur goût, et mon père avait besoin d'un atelier pour ses activités. Ils décidèrent donc que, quitte à déménager, autant aller vers le soleil et trouvèrent donc une maison... à Canet plage, 72 Allée Tixador (aujourd'hui "Boulevard Tixador").

En fait ils louaient le rez de chaussée d'une grande maison dont les propriétaires avaient gardé l'étage, qu'à ma connaissance ils n'ont jamais utilisé, je n'ai pas souvenir de les avoir jamais vus.

En 1947, ma mère, notre chien et moi-même étions comme ça:

Vous remarquerez des habits peu usuels à Nantes, et une mer qui penche fortement (mais la photo ne cadre pas assez large pour que je puisse corriger :-).

La maison donnait directement sur une des plus belles plages de méditerranée, et qui l'est toujours, bien quelle ai été réduite par la suite par la construction du "boulevard du front de mer" (aujourd'hui "Boulevard de la côte vermeille").

Et oui, c'était ça, à l'époque:

La photo triche un peu (à peine), car à gauche de la maison (sur la photo) se trouvait un terrain qui ne devait pas être réellement occupé car je n'ai aucun souvenir du propriétaire, suivi d'une ruelle et de l'"Hôtel Font". Il y avait aussi une épicerie, je ne sais plus si c'était avant ou après l'hôtel, mais en tout cas assez près pour qu'on puisse aller acheter du sel si on constatait le manque juste avant de passer à table.

De la même façon, à droite de la photo, invisible donc pour nous, se trouvait la maison des Guibert qui devaient devenir des amis de la famille. Je crois me souvenir que Mr Guibert avait une salle de gym à Perpignan, mais en tout cas il avait deux fils. Un "grand" (par rapport à moi), Georges avec lequel nous avons toujours gardé des relations, il ne manquait jamais une occasion de venir voir ma mère à Montpellier et je n'ai jamais manqué de lui rendre visite quand je suis passé à Canet Plage lors de mes navigations à voile. Mais aussi un jeune, de mon âge, Jean-Pierre, qui était mon principal ami de l'époque mais qui, allez savoir pourquoi, n'a jamais manifesté d'enthousiasme à l'idée de me revoir quand je rendais visite à son frère (ils étaient pourtant voisins, ayant vendu la maison de la plage en échange de deux villas plus à l'intérieur des terres).

Juste après la maison des Guibert, il y avait la maison d'une fille! Elle s'appelait Monique Subirana si ma mémoire est fidèle. Elle devait être un peu plus grande que moi et ne m'a jamais accordé un regard. Nous n'avions pas le droit de rentrer dans son jardin, mais je me souviens d'y avoir cueilli en cachette de la menthe fraîche :-).

"Ma" maison n'existe plus depuis longtemps, elle a été démolie peu après mon départ pour construire un immeuble, mais j'ai bien l'impression que la villa Subirana existe toujours, amputée de son jardin, ça doit être ça:

La vie à la plage

La particularité de la plage de Canet à cette époque c'était qu'elle était faite d'une dune très haute, heureusement, elle nous protégeait des grandes tempêtes d'hiver. Elle se couvrait alors d'algues, de coquillages et d'hypocampes, j'en ai encore un, gardé tout sec dans une boite.

Inutile de vous dire comme ma vie a été heureuse à l'époque avec cette plage immense sous les pieds. poussée par le vent et la mer, le sable venait submerger la clôture en canisses et nivelait toutes les barrières.

Mon père avait installé une balançoire entre deux arbres, ici ma grand mère m'aide à m'en servir. On voit, au fond, la palissade et la dune.

En Décembre 1952, en "Poor Lonsome Cowboy", très probablement juste après Noël:

On devient grand

Et déjà, en 1951, je m'intéressais à la mécanique

Un engin génial, qui a disparu! La trottinette à pédale. Bien mieux que la trottinette simple comme celle que je viens de m'offrir pour traîner entre deux bus...

D'un côté de la plage, il y avait la maison, et de l'autre la mer. J'avais, bien entendu, interdiction formelle de m'en approcher seul, puis, un jour, on m'a dit: si tu veux aller seul, il faut que tu apprenne à nager. Ca n'a pas été long!

Dès lors, aux temps chauds, je pouvais courir à la mer dès le matin, me régaler des "coques" ramassées dans l'eau, très claire à cette époque ou on ne connaissais pas le mot "pollution". Mais pour revenir, quand la cloche sonnait le repas de midi, la plage au soleil était devenue brûlante, et il fallait courir... ou marche sur sa serviette (si on en avait une). Les jours de richesse, on louait un "skyrado":

La neige à Canet!

Vous ne me croirez peut-être pas si je vous dit que j'ai fait du ski sur la plage de Canet! J'en ai pourtant la preuve:

Fin de l'histoire (pour Canet)

L'été 1954 sera le dernier que je passais à Canet. Il fallait songer au Lycée, mon père avait fait une bonne affaire avec son "télémètre" et avait donc pu acheter une maison à Montpellier, qui devait devenir notre domicile principal jusqu'à la disparition de Christiane en 2013.

Dernier été sur la terrasse: